Livrée à elle-même, la section agonise.
L’on ne sait par quel miracle l’équipe sénior du Club Africain a repris, l’autre jour, les entraînements. Un véritable exploit, étant donné que les joueurs attendent de recevoir leurs salaires de huit mois. Un miracle, car toute la section, tel un avion sans pilote, n’a plus de président, les commandes restant aux mains d’une personne, une seule, en l’occurrence le secrétaire administratif Faycel Ben Chaâbane dont on salue, au passage, la loyauté et le courage pour avoir si vaillamment résisté à la tempête.
Dommages collatéraux
Pis encore, dans la mesure où il est permis de parler de chaos. Un terme qui sied idéalement à la situation explosive qui sévit en ce moment. Oui, le chaos est tel que l’équipe sénior, porte-drapeau de la section, a été empêchée récemment de s’entraîner chez elle, à la salle Bellamine, le gardien du temple ayant tenu à son niet, parce qu’il n’était pas au courant de la programmation de cette séance d’entraînement ! De surcroît, beaucoup de joueurs, sans doute par désespoir, ont décidé de changer d’air, en allant chercher ailleurs. Et comme il n’y a pratiquement plus personne pour appeler les pompiers à venir maîtriser l’incendie, voilà que le…voisin espérantiste, toujours aux aguets, en profite pour faire main basse sur des éléments de base clubistes dont l’excellent Firas Jlidi fort convoité par des clubs tant tunisiens qu’étrangers.
Désespoir, disions-nous, mais aussi désunion. Et là, le CA a donné le plus mauvais des exemples, en se transformant, au cours des trois dernières années, en une arène où s’entretuent des factions rivales .
Plus question, donc, de fredonner la sempiternelle rangaine des dommages occasionnés par les équipes adverses, les arbitres, voire la fédération . Comme quoi, on n’est jamais mieux trahi que par les siens. Reste à espérer que les élections imminentes du club déclencheront la sirène de la délivrance. A moins que les secours n’arrivent pas tardivement au chevet d’une glorieuse section aujourd’hui presque totalement démembrée !